La mort t’exhorte...
dimanche 17 juin 2007
O serviteur, il n’y a pas de plus chère pour toi, que ta vie ; et cependant tu ne fais que la gaspiller. Tu n’as pas un ennemi plus dangereux que Satan, mais tu lui obéis !
Et il n’ y a pas de plus nuisible que le fait d’obéir à ton « nafss » (âme), et malgré cela, tu lui prêtes confiance. Tu n’as pas d’autre marchandises à proposer que les heures durant lesquelles tu te portes bien ; mais tu ne fais que les dilapider !
Les meilleurs moments de ta vie se sont écoulés, et il n’en reste que les moments de la vieillesse !
O toi dont le corps est présent, et le cœur absent ; réunir les défauts avec la vieillesse, c’est de la pire adversité !
Le temps de la jeunesse va s’écouler, et l’amour des bien-aimés !
Celui qui te brusque et t’exhorte (la mort) à lui tout seul, te suffit pour te rappeler à l’ordre, car de son horreur, les toupets en seront blanchis !
O toi l’inattentif ! La mort est, certes, le passage le plus ardu !
Où sont les pleurs, d’un puissant qui te demande ?
Qu’as-tu fais de tout ce temps dont tu as disposé : tu l’as gaspillé dans les lieux des jeux futiles ! As –tu regardé aux conséquences ?
Combien, au Jour de la Ressurection, de larmes seront-elles versées, sur des péchés que le Livre (de tes actions) a consignés ?
Qui viendra à mon secours, lorsque je serai arrêté dans la situation de celui qui sera questionné, et qu’on me dira : « Qu’as-tu fais de toute obligation ? »
Comment espères-tu être sauvé, alors que tu es le prisonnier des lieux de toute futilité ?! Et que les espoirs ne t’apportent que des illusions mensongères !
La mort est un breuvage très difficile à avaler ; elle jette de son effroi, une coupe qui enraye les plus fortes colonnes d’une armée !
Alors, regarde ce qui est le mieux pour toi, et sois de ceux qui attendent l’arrivée de ce visiteur, de pied ferme ; car lorsqu’il arrive (la mort) ; il s’impose et touche de sa flèche la cible sans jamais la rater !
O toi qui espère perdurer, et de toute épreuve préservée ; tu t’es, en vérité, construits une maison comme celui des araignées !
Où sont partis ceux qui, jadis, ont monté les chevaux les plus ardus ? Ils ne savent plus où se diriger, et les chemins ne leur sont plus claires ; et toi, dans peu de temps ; tu seras, à ton tour, la proie des calamités ; regardes alors, réfléchis et prends conscience avant que les horreurs n’arrivent !
Extrait du livre La mort t’exhorte de l’Imam Adh-Dhahabi