Ibn Taymiya : 2. L’être (kawn) et la religion (dîn)

Commentant l’apophtegme d’al-Bastâmî « Je voudrais ne vouloir que ce que Dieu veut ! », Ibn Taymiyya précise qu’il s’agit là de ce qui est voulu par la « volonté religieuse » du Très-Haut.

jeudi 25 novembre 2010

L’être et le religieux : nombreux sont ceux qui confondent ces deux types de réalités. Certains « spirituels », par exemple, fondent leur cheminement sur de soi-disant « extases » en invoquant les « réalités » (haqâ’iq) qu’il leur est donné de vivre
en transe mais sans plus considérer ni le Coran ni la Tradition prophétique… Ou bien ce sont les élites d’une communauté qui, voyant dans la force momentanément supérieure de quelques Mongols un signe de la faveur divine, délaissent leur devoir
canonique de lutte sur le chemin de Dieu…

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Traduction

<typo|texte=Confusions des gens…>

Pour beaucoup de gens, les réalités relatives à l’ordre (amrî), à la religion, à la foi, se confondent avec les réalités relatives à la création, au décret (qadarî), à l’être. Assurément, au Dieu Glorifié et Très-Haut appartiennent la création et
l’ordre, ainsi que le Très-Haut le dit : « Votre Seigneur est le Dieu qui a créé les cieux et la terre en six jours, puis s’est installé sur le Trône. Il fait que la nuit couvre le jour, qu’elle poursuit excitée. Le soleil, la lune et les étoiles sont mises à la corvée par Son ordre. N’est-ce pas à Lui qu’appartiennent la création et l’ordre ? Béni soit Dieu, le Seigneur des mondes ! » [1]

Il est — gloire à Lui ! — le Créateur de toute chose, son Seigneur, son Souverain (malîk), et il n’est point d’autre créateur que Lui, point de seigneur en dehors de Lui. Ce qu’Il veut est, et ce qu’Il ne veut pas n’est pas. Tout ce qu’il y a dans
l’existence comme mouvement et comme repos [se fait] par Sa décision (qadâ’), par Son décret, par Son vouloir (mashî’a), par Sa puissance, par Sa création (khalq).

Il a [par ailleurs] ordonné -gloire à Lui !- qu’on Lui obéisse et qu’on obéisse à Ses
Envoyés ; Il a prohibé qu’on Lui désobéisse et qu’on désobéisse à Ses Envoyés. Il a ordonné qu’on affirme [Son] unité (tawhîd), qu’on [Lui] consacre [la religion] (ikhlâs), et a prohibé d’associer [quoi que ce soit] à Dieu. La plus grande
des bonnes actions [2 5 2] est en effet l’affirmation de [Son] unité et le plus grand des méfaits l’associationnisme.

« Dieu », a dit le Très-Haut [2], « ne pardonne pas qu’il Lui soit associé quelque chose. En deçà de cela, Il pardonne, à qui Il veut. » Il a également dit [3] : « Il est des gens qui adoptent, en deçà de Dieu, des parèdres qu’ils aiment comme on aime Dieu. Ceux qui croient sont cependant plus intenses dans [leur] amour de Dieu. » […] Il a ordonné — gloire à Lui ! — « la justice, la bienfaisance et que l’on donne aux proches », et Il a prohibé « l’abomination, le détestable et la rébellion » [4]. Il a informé qu’ « Il aime les craignants- Dieu [5] », « aime les bienfaisants [6] », « aime les équitables [7] », « aime les repentants et aime ceux qui se purifient [8] », « aime ceux qui combattent dans Son chemin en rang serré comme s’ils étaient un édifice scellé de plomb [9] », et réprouve ce qu’Il a prohibé ainsi qu’Il le dit dans la sourate « Gloire… » : « Tout cela, la mauvaiseté en est réprouvée auprès de ton Seigneur [10] » […] [11]

Beaucoup de gens parlent la langue de la « réalité » (haqîqa) et ne font pas de différence entre la réalité ontologique (kawnî), relative au décret, qui se rattache à Sa création et à Son vouloir et, [par ailleurs], la réalité religieuse, relative à
l’ordre, qui se rattache à Son agrément et à Son amour. Ils ne font pas de différence entre quelqu’un qui assume la réalité religieuse, en accord avec ce que Dieu a ordonné par la langue de Ses Envoyés, et quelqu’un qui assume son extase et sa gustation sans considérer cela suivant le Livre et la Tradition.[

<typo|texte=… et distinctions coraniques>

Dieu a rappelé dans Son Livre la différence entre la « volonté », l’ « ordre », la « décision », l’ « autorisation » (idhn), l’ « interdiction » (tahrîm), la « suscitation » (ba‘th), l’ « envoi » (irsâl), la « parole » (kalâm) et le « faire/instituer » (ja‘l).

[Il a rappelé la différence] entre l’ontologique, qu’Il a créé, décrété et décidé même s’Il ne l’a pas ordonné, ne l’aime pas, n’en récompense pas les
tenants (sâhib) et ne les met point parmi Ses Amis les craignants-Dieu, et, [d’autre part], le religieux, qu’Il a ordonné et prescrit, pour lequel Il
récompense et dont il honore [les tenants], les mettant parmi Ses Amis les craignants-Dieu, dans Son parti de gens qui réussissent, dans Ses
troupes victorieuses.

Voilà une des plus grandes différences par lesquelles différencier les Amis de Dieu et Ses ennemis. Celui que le Seigneur Glorifié et Très- Haut utilise en ce qu’Il aime, en ce qu’Il agrée, et qui meurt ainsi compte parmi Ses Amis ; tandis
que celui dont l’agir est relatif à ce que le Seigneur hait, à ce qu’Il réprouve, et qui meurt ainsi compte parmi Ses ennemis.

<typo|texte=Volonté ontologique et volonté religieuse>

La volonté ontologique [de Dieu] est Son vouloir de ce qu’Il a créé, l’ensemble des créaturesrentrant sous Son vouloir, sous Sa volonté ontologique. La volonté religieuse est celle qui comprend Son amour, Son agrément, et porte sur ce qu’Il a
ordonné, sur ce dont Il a fait une Loi et une religion. Cette [volonté]-ci concerne en propre la foi et l’agir vertueux. « Celui que Dieu veut guider », a dit le Dieu Très-haut [12], « Il lui ouvre la poitrine à l’Islam. Celui qu’Il veut égarer, Il lui rend la poitrine étroite, gênée, comme s’il montait dans le ciel. » « Mon conseil ne vous serait pas utile », dit Noé - sur lui la paix ! - à son peuple, [13] « si je voulais vous conseiller et que Dieu veuille vous dérouter ! » « Lorsque Dieu veut du mal à un peuple  », dit le Très-Haut [14], «  il n’y a pas de moyen de le repousser et, en dehors de Lui, il n’est pour eux point de patron. » « Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage », dit le Très-Haut dans la deuxième [sourate2], « [qu’il jeûne] un nombre d’autres jours ! Dieu veut pour vous la facilité ; Il ne veut pas pour vous la difficulté ! » « Dieu ne veut pas vous imposer de gêne », dit-Il dans le verset de la pureté [15], « mais Il veut vous purifier et parachever sa grâce sur vous. Peut-être remercierez-vous. » Rappelant ce qu’Il avait rendu licite et ce qu’Il avait interdit comme mariage, Il dit [16] : « Dieu veut vous éclairer, vous guider sur les voies de ceux qui étaient avant vous, accueillir votre repentir ; Dieu est savant, sage. Dieu veut accueillir votre repentir tandis que ceux qui suivent les passions veulent que vous vous dévoyiez grandement. Dieu veut vous rendre les choses plus légères, car l’homme a été créé faible. » Rappelant ce qu’Il avait ordonné aux épouses du Prophète — que Dieu le bénisse et lui donne la paix ! — et ce qu’Il leur avait prohibé, Il dit également [17] : « Dieu veut seulement faire partir de vous la souillure, gens de la Maison, et vous purifier totalement. » C’est-à-dire : « Il vous a ordonné ce qui fera partir de vous la souillure, gens de la Maison, et vous purifiera totalement.  » Quiconque obéit à Son ordre est purifié, Il fait partir de lui la souillure, à l’opposé de celui qui y désobéit.

<typo|texte=Ordre ontologique et ordre religieux>

Quant à l’ « ordre », Il a dit à propos de l’ordre ontologique : « Notre ordre à une chose, quand Nous la voulons, consiste seulement à lui dire : “ Sois ! ”, et elle est [18]. » « Notre ordre », dit le Très-Haut [19], « est immédiat, tel un clin d’oeil. »
« Notre ordre lui vient », dit également le Très-Haut [20], « de nuit ou de jour, et nous en faisons un chaume comme si, la veille, rien n’avait existé. » Quant à l’ordre religieux, le Très-Haut a dit : « Dieu ordonne la justice, la bienfaisance et que
l’on donne aux proches. Il prohibe l’abomination, le détestable et la rébellion. Il vous exhorte. Peut-être vous rappellerez-vous [21] ? » « Dieu vous ordonne », dit également le Très-Haut [22], « de restituer les dépôts à leurs ayants droit et, quand vous jugez entre les gens, de juger selon la justice. Combien excellent est ce à quoi Il vous exhorte ! Dieu est audiant, voyant. »

<typo|texte=Autorisation ontologique et autorisation religieuse>

Quant à l’ « autorisation », Il a dit à propos de
l’ontologique, en évoquant la magie [23] : « Ils ne sont capables, par là, de nuire à personne sinon avec l’autorisation de Dieu », c’est-à-dire par Son vouloir et par Sa puissance. Sans quoi, la magie, le Dieu Tout-Puissant ne l’autorise pas.
A propos de l’autorisation religieuse, Il a dit [24] : « Auraient-ils des associés qui leur auraient prescrit, en fait de religion, quelque chose que Dieu ne leur a point autorisé ? » « Nous t’avons envoyé  », dit le Très-Haut [25], « comme témoin, annonciateur, avertisseur, conviant vers Dieu, avec Son autorisation.
 » « Nous n’avons envoyé d’Envoyé », dit également le Très-Haut [26], « que pour qu’on lui obéisse, avec l’autorisation de Dieu. »
« Tout palmier que vous avez coupé ou que vous avez laissé debout sur ses racines », dit le Très-Haut [27], « ce fut avec l’autorisation de Dieu. »

<typo|texte=Décision ontologique et décision religieuse>

Quant à la « décision », Il a dit à propos de l’ontologique : «  Il les décida sept cieux, en deux jours.  » [28] Il dit également —gloire à Lui ! — : « Quand Il décide quelque affaire, Il lui dit seulement : “ Sois ! ” ; et elle est. » [29]

A propos de la [décision] religieuse, Il a dit : « Ton Seigneur a décidé que vous n’adoriez que Lui  » [30], c’est-à-dire « a ordonné ». Ce qui est voulu dire par là, ce n’est pas « a décrété cela ». Quelqu’un d’autre que Lui a en effet été [effectivement] adoré ainsi qu’Il [nous] en informe en un autre endroit. Le Très-Haut dit ainsi : « Ils adorent en dehors de Dieu quelque chose qui ne leur nuit ni ne leur est utile. “ Voilà ”, disent-ils, “ nos intercesseurs auprès de Dieu. ” » [31] Il y a aussi les propos de l’Ami (al-khalîl) [32] — sur lui la paix ! — à son peuple : « Voyez-vous ce que vous avez adoré, vous et vos pères les plus anciens ? Ils sont un ennemi pour moi, mais pas le Seigneur des mondes. » [33] Le Très-Haut dit aussi : « Il y a certes, pour vous, un beau modèle en Abraham et en ceux qui étaient avec lui, quand ils dirent à leur peuple : “ Nous vous désavouons, vous et ce que vous adorez en dehors de Dieu. Nous vous renions. Entre nous et vous sont apparues l’hostilité et la haine, pour toujours, jusqu’à ce que vous croyiez en Dieu seul ! ” — Sauf les propos d’Abraham à son père : “ Je demanderai assurément pardon pour toi ; je ne suis néanmoins maître de rien, pour toi, vis-à-vis de Dieu ” ». [34] Le Très-Haut dit également : « Dis : “ O infidèles ! Je n’adore pas ce que vous adorez, et vous n’êtes pas des adorateurs de ce que j’adore. Je ne suis pas un adorateur de ce que vous adorez, et vous n’êtes pas des adorateurs de ce que j’adore. A vous votre religion et à moi ma religion ! ” » [35] Ce sont là des paroles impliquant Son désaveu de leur religion, non point Sa satisfaction vis-à-vis d’elle. Le Très-Haut dit de même, dans cet autre verset : « S’ils te traitent de menteur, dis : “ À moi mon action et à vous votre action ! Vous êtes innocents de ce que je fais, et je suis innocent de ce que vous faites.” » [36]

Quiconque, parmi les hérétiques (mulhid), aurait pour opinion qu’il y a là, de Sa part, de la satisfaction vis-à-vis de la religion des mécréants,
serait le plus menteur et le plus mécréant des hommes ; à l’instar de quiconque aurait pour opinion que les propos du Très-Haut « Ton Seigneur a décidé » [37] ont pour signification « a décrété », que le Dieu Glorifié ne décide rien sans que cela ait lieu, et considérerait les idolâtres comme n’adorant que Dieu. Un tel [individu] compterait assurément parmi les hommes dont la mécréance, à l’égard des Livres, serait la plus grave.
 [38]

<typo|texte=Suscitation ontologique et suscitation religieuse>

Quant au terme « suscitation », le Très-Haut a dit à propos de la suscitation ontologique :
« Lorsque vint la première de ces deux promesses, Nous suscitâmes, contre vous, de Nos serviteurs, pleins de dure rigueur. Ils pénétrèrent à l’intérieur des maisons et ce fut une promesse exécutée. » [39] A propos de la suscitation religieuse, Il a dit : « C’est Lui qui a suscité chez les Gentils un Envoyé pris parmi eux, qui leur psalmodie Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la Sagesse. » [40] Le Très-Haut a dit aussi : « Assurément, nous avons suscité un Envoyé dans chaque communauté : “ Adorez Dieu ! Évitez le Rebelle ! ”  » Coran, XVI, 36.

<typo|texte=Envoi ontologique et envoi religieux>

Quant au terme « envoi », Il a dit à propos de l’envoi ontologique : « Ne vois-tu pas que Nous avons envoyé contre les mécréants des diables qui les excitent furieusement ? » [41] Le Très-Haut a également dit : « C’est Lui qui envoie les vents, annonciateurs au devant de Sa miséricorde. » [42]

De l’[envoi] religieux, Il a dit : « Oui, Nous t’avons envoyé en témoin, annonciateur et avertisseur. » [43] Le Très-Haut a également dit : « Oui, Nous avons envoyé Noé vers son peuple. » [44] « Oui », dit le Très-Haut [45], « Nous avons envoyé vers vous un envoyé, en témoin contre vous, de même que Nous avions envoyé un envoyé vers Pharaon.  » « Dieu choisit », dit le Très-Haut [46], « parmi les anges, des Envoyés, et parmi les hommes. »

<typo|texte=« Faire/instituer » ontologique et « faire/ instituer» religieux>

Quant au terme « faire/ instituer », Il a dit à propos de l’ontologique : «  [47] » [48] Du [« faire/instituer »] religieux, Il a dit : « Pour chacun de vous, nous avons institué une voie et un chemin. » [49] Il a dit également : « Fendre l’oreille de la chamelle cinq fois mère, la mettre en liberté au nom d’une idole, sanctifier la brebis cinq fois mère de jumeaux, ou le chameau grand-père ou cinq fois père, Dieu n’a pas institué cela !  » [50]

<typo|texte=Interdiction ontologique et interdiction religieuse>

Quant au terme « interdiction », Il a dit à propos de l’ontologique : « Or Nous lui avions interdit le sein des nourrices, antérieurement. » [51] Le Très-Haut dit également : « Eh bien, ce pays leur sera interdit. Durant quarante ans, ils erreront sur la terre. » [52]

De l’[interdiction] religieuse, Il a dit : « Vous sont interdits la bête morte, le sang, la viande du porc, et ce qui a été immolé à un autre que Dieu.  » [53] Le Très-Haut dit également : « Vous sont interdites vos mères, vos filles, vos soeurs, vos tantes paternelles et vos tantes maternelles, les filles d’un frère et les filles d’une soeur… » [54]

<typo|texte=Paroles ontologiques et paroles religieuses>

Quant au terme « paroles » (kalimât), Il a dit à propos des paroles ontologiques : «  Elle traita de vraies les paroles de son Seigneur et Ses Livres.  » [55] Et il est établi dans le Sahîh, à propos du Prophète — que Dieu lui donne Sa bénédiction et la paix ! —, qu’il disait : « Je me réfugie en toutes les paroles intégrales de Dieu contre le mal de ce qu’Il a créé, contre Sa colère, contre Son châtiment et contre le mal de Ses serviteurs, contre les obsessions de démons et contre leur présence. » [56] Versions légèrement différentes. Il dit également — que Dieu lui donne Sa bénédiction et la paix ! : « Celui qui pénètre dans une demeure et dit : “ Je me réfugie dans les paroles intégrales de Dieu contre le mal de ce qu’Il a créé ”, rien de nocif ne le frappera jusqu’à ce qu’il s’en aille de cette demeure-là. » [57]

Il disait aussi : « Je me réfugie dans les paroles intégrales de Dieu, que ni homme bon ni libertin n’outrepassent — contre le mal de ce qu’Il a répandu dans la terre et contre le mal de ce qui en sort, contre le mal des tentations de la nuit et du jour et contre le mal de tout astre nocturne, à l’exclusion de celui qui apporterait un bien, ô
Miséricordieux !
 » [58] Version abrégée. Les « paroles intégrales de Dieu que ni homme bon ni libertin n’outrepassent » sont celles par lesquelles Il a fait être (kawwana) les êtres, aucun homme bon ni libertin n’échappant à l’acte par lequel Il fait être (takwîn), à Son vouloir et à Sa puissance.

Quant à Ses paroles religieuses, ce sont Ses livres révélés et ce qui s’y trouve, de Sa part, comme ordre et prohibition. Les bons y obéissent tandis que les libertins y désobéissent.

<typo|texte=Amis et ennemis de Dieu>

Les Amis de Dieu, qui Le craignent, sont ceux qui obéissent à Ses paroles religieuses, à Son « faire/ instituer » religieux, à Son autorisation religieuse et à Sa volonté religieuse. Sous Ses paroles ontologiques, « que ni homme bon ni libertin n’outrepassent », rentre par contre l’ensemble des créatures, y compris Iblîs, ses troupes, l’ensemble des mécréants et le reste de ceux qui pénétreront dans le Feu. Même si les créatures ont ceci de commun que la création, le vouloir, la puissance et le décret les englobent, elles sont différentes pour ce qui est de l’ordre et de la prohibition, de l’amour, de la satisfaction et de la colère.

Les Amis de Dieu, qui Le craignent, sont ceux qui accomplissent ce qui est ordonné, abandonnent ce qui est défendu et patientent vis-à-vis de ce qui est décrété. Il les aime et ils L’aiment, Il est satisfait d’eux et ils sont satisfaits de Lui. Ses ennemis par contre sont les amis des démons. Même s’ils sont sous Sa puissance, Il les déteste et est en colère contre eux, les maudit et est leur ennemi.


[1Coran, VII, 54.

[2Coran, IV, 48.

[3Coran, II, 165.

[4Coran, XVI, 90.

[5Coran, III, 76.

[6Coran, II, 195.

[7Coran, V, 42.

[8Coran, II, 222.

[9Coran, LXI, 4.

[10Coran, XVII, 38. « Gloire… » est le premier mot de
cette sourate.

[11Ibn Taymiyya poursuit par l’exposé des principaux
préceptes de la Loi, insistant notamment sur l’importance
du repentir (tawba), de la recherche du pardon (istighfâr) et
de la glorification (tasbîh).

[12Coran, VI, 125.

[13Coran, XI, 34.

[14Coran, XIII, 11.

[15Coran, V, 6.

[16Coran, IV, 26-28.

[17Coran, XXXIII, 33.

[18Coran, XVI, 40.

[19Coran, LIV, 50.

[20Coran, X, 24.

[21Coran, XVI, 90.

[22Coran, IV, 58.

[23Coran, II, 102.

[24Coran, XLII, 21.

[25Coran, XXXIII, 45-46.

[26Coran, IV, 64.

[27Coran, LIX, 5.

[28Coran, XLI, 12.

[29Coran, III, 47.

[30Coran, XVII, 23.

[31Coran, X, 18.

[32Abraham ; cfr Coran, IV, 125.

[33Coran, XXVI, 75-77.

[34Coran, LX, 4.

[35Coran, CIX.

[36Coran, X, 41.

[37Coran, XVII, 23.

[38Voir IBN ‘ARABÎ, Al-futûhât al-makkiyya (éd. de Boulaq, 1329/[1911], 4 t.), t. III, p. 117 : « [Dieu] a statué (hakama) et décidé (qadâ) que rien ne serait adoré si ce n’est Lui. Il [nous] en a informés en disant : “ Ton Seigneur a décidé que vous n’adoriez que Lui ” (Coran, XVII, 23).
Les savants éxotériques (‘ulamâ’ al-rusûm) prennent le terme “ a décidé ” comme signifiant l’ordre (amr) tandis que nous, sur base d’un dévoilement [spirituel], nous le prenons comme signifiant le statut (hukm), et c’est ce qui est correct. » Ibid., t. I, p. 328 : « En réalité, l’associateur n’adore que Dieu. Si en effet il ne croyait pas à la divinité
en l’associé, il ne l’adorerait pas. “ Ton Seigneur a décidé que vous n’adoriez que Lui. ” » Ibid., t. I, p. 405 : « “ Ton Seigneur a décidé que vous n’adoriez que Lui. ” C’est-à-dire « a statué ». C’est de Son fait que les dieux sont adorés. Ce qui est visé par l’adoration de chaque
adorateur, ce n’est cependant que Dieu. Rien n’est adoré pour soi-même si ce n’est Dieu. L’associateur est seulement fautif en tant qu’il se constitue pour lui-même un culte, par une voie propre, qui ne lui a point été prescrite de la part du Réel. » Faisant l’inventaire des sciences qu’il a « vues » durant son ascension, Ibn ‘Arabî évoque aussi « la science du fait que Dieu est Celui qui est adoré en tout adoré, derrière le voile de la forme » (Ibid., t. III, p. 353). Sur cette doctrine d’Ibn ‘Arabî, voir W. C. CHITTICK, The Sufi Path of Knowledge : Ibn al-‘Arabi’s Metaphysics of Imagination, State University of New York Press, Albany, 1989, p. 342-343.

[39Coran, XVII, 5.

[40Coran, LXII, 2.

[41Coran, XIX, 83.

[42Coran, VII, 57.

[43Coran, XLVIII, 8.

[44Coran, LXXI, 1.

[45Coran, LXXIII, 15.

[46Coran, XXII, 75.

[47Nous fîmes d’eux des dirigeants appelant au Feu.

[48Coran, XXVIII, 41.

[49Coran, V, 48.

[50Coran, V, 103.

[51Coran, XXVIII, 12.

[52Coran, V, 26.

[53Coran, V, 3.

[54Coran, IV, 23.

[55Coran, LXVI, 12.

[56Voir en fait IBN HANBAL, al-Musnad, éd. du Caire,1313/[1896], notamment t. II, p. 181 et 290.

[57Voir MUSLIM, Al-Jâmi‘ al-Sahîh, Al-dhikr wa l-du‘â, 54. = Éd. de Constantinople, 1334/[1916], t. VIII, p. 76.

[58Voir IBN HANBAL, Al-Musnad, éd. du Caire,
1313/[1896], t. III, p. 419.

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