Comment accueillir le mois de Ramadan ?

Anas, que Dieu l’agrée, nous rapporte que « les Compagnons du Prophète dès lors qu’ils apercevaient le croissant du mois de Cha’bâne, prenaient d’assaut leurs Corans pour les lire, les musulmans s’acquittaient de leur Zakat pour que les faibles et les pauvres se fortifient et puissent faire face au jeûne du mois de Ramadan, ... les commerçants mettaient à jour la gestion de leur commerce. Et aussitôt qu’ils voyaient le croissant de lune du mois de Ramadan, ils faisaient les ablutions rituelles majeures et se retiraient en retraite spirituelle ».

mercredi 5 septembre 2007

Anas, que Dieu l’agrée, nous rapporte que «  les Compagnons du Prophète dès lors qu’ils apercevaient le croissant du mois de Cha’bâne, prenaient d’assaut leurs Corans pour les lire, les musulmans s’acquittaient de leur Zakat pour que les faibles et les pauvres se fortifient et puissent faire face au jeûne du mois de Ramadan, ... les commerçants mettaient à jour la gestion de leur commerce. Et aussitôt qu’ils voyaient le croissant de lune du mois de Ramadan, ils faisaient les ablutions rituelles majeures et se retiraient en retraite spirituelle » .

Tel était l’état dans lequel ce mois sacré trouvait nos prédécesseurs. Ils avaient pleine conscience de l’importance de ce mois et l’accueillaient convenablement en se préparant intérieurement, mais aussi en aménageant leur environnement et en garantissant les éléments matériels qui leur permettaient de se consacrer entièrement à l’adoration de Dieu.

En quoi consistent ces démarches ? Quelles sont les conditions à vérifier pour accorder toute l’attention qui sied à l’importance de ce mois ? Comment être à la hauteur de la ferveur et de la bienséance de nos prédécesseurs face à ce mois ?

Prendre conscience de la valeur de ce mois

En premier lieu, il convient de prendre conscience de la valeur de ce mois, de méditer son caractère sacré et unique et de bien assimiler ses mérites.

Abou Mass’oud Al Ghifâri rapporte « J’ai entendu le messager de Dieu dire un jour, alors que le Ramadan était en cours : Si les gens savaient ce qu’est réellement Ramadan, ma communauté aurait souhaité que toute l’année soit Ramadan. »

Un jour, le Prophète posa trois fois cette question à ses compagnons : « qu’est-ce que vous accueillez et qui vous accueille ? ». Alors, Omar Ibn al-Khattab demanda : serait-ce une Révélation ? Il dit : Non ! Et Omar de reprendre : peut-être un ennemi qui survient ? Non plus ! Alors quoi demanda Omar ? Le Prophète dit : à la première nuit du mois de Ramadan, Dieu pardonne à tous ceux qui se revendiquent de cette Qibla » et il indiqua la direction de la Qibla avec sa main.

Un mois, parmi les douze mois de combat que livre l’âme dans sa quête du Bien et dans sa lutte contre toutes les forces du Mal intérieures et extérieures que représentent les tentations, les passions, les démons, la mauvaise compagnie, etc. Un mois de répit face aux démons. Un mois de renfort grâce aux anges. Un mois de repos pour l’âme et le cœur. Un mois de repli spirituel actif et de travail sur soi.

Le Prophète (que Dieu répande sur lui Sa Grâce et Sa Paix) a dit : « A l’arrivée du mois de Ramadan, les portes du Paradis s’ouvrent, celles de l’enfer se ferment, les démons sont enchaînés et l’ange annonce : Ô celui qui aspire au bien, approche ! Ô celui qui aspire au mal, abstiens-toi. Et cela dure jusqu’à la fin du mois de Ramadan »

Il suffit de rappeler, pour bien mesurer les mérites du Ramadan, que c’est au cours de ce mois que la terre a rejoint le ciel pour accueillir la descente du Coran « Le mois de Ramadan est celui au cours duquel le Coran a été descendu » (s II v 185)…. C’est pourquoi, Ramadan est le mois qui réconcilie le ciel et la terre, l’esprit et la matière,…et l’âme et le corps.

Une fois les esprits imprégnés de la valeur sacrée de ce mois bénie, les cœurs se réveillent et se motivent pour le recevoir, préparer sa venue et fournir les efforts nécessaires afin de le passer de la meilleure manière qui soit. Et cela requiert un travail en amont sur le cœur, les habitudes comme sur l’état d’esprit et l’intention.

Travailler son intention

L’intention se situe sur deux niveaux. Pour le commun des adorateurs, il est simplement question de produire la « niya », l’intention sans laquelle le jeûne n’est pas valide d’un point de vue jurisprudentiel. Quant à ceux qui aspirent à Dieu et cheminent vers Lui, l’intention est conforme à la description de ce hadith « L’intention est meilleure que l’acte en soi ! ». Pour eux, c’est un acte du cœur, profond et intime, dont le degré de sincérité et l’intensité de la ferveur distinguent les fidèles sur les échelons de la foi et du rapprochement à Dieu. L’intention est le versant secret de l’action, mais aussi son fondement et son esprit. C’est en cela que le Prophète (Que Dieu répande sur Lui Sa Grâce et Sa Paix) nous informe que : « Quiconque effectue le jeûne du Ramadan, avec foi et espoir de récompense, tous ses péchés passés seront absous, de même pour celui qui veille la nuit du destin avec les mêmes motivations » L’imam Al-Khattabi explique ce qu’est la motivation de la foi et pour Dieu et dit : « c’est l’intention et la ferme volonté, c’est le fait de jeûner ce mois en ayant totale confiance et entier espoir dans Sa récompense, avec un esprit serein. »
Revenir à Dieu

Une fois l’intention purifiée, le fidèle aura besoin d’un vrai retour à Dieu pour parachever la purification de son tréfonds. Le retour à Dieu consiste à regretter les péchés et les moments d’oublis passés, avec la volonté de ne jamais y revenir. Cette action du cœur vivant raye le nom de son propriétaire de la liste des damnés pour le mettre sur celle des sauvés. Ceux qui mélangent les bonnes et les mauvaises actions sans se repentir, ceux-là détruisent de leurs mains leur édifice et annulent leurs bonnes actions. « Celui qui ne se repent pas fait partie des injustes ».

Nous devons nous repentir car le Prophète nous dit « Dieu se réjouit d’avantage du repentir de son serviteur que l’un de vous lorsqu’il retrouve son chameau chargé des vivres après l’avoir perdu en plein désert ».

Un compagnon du nom de Khoubaïb Ibn Harith interpella le Prophète (Que Dieu répande sur lui Sa Bénédiction et Son Salut) : « Ô Messager de Dieu ! Je n’arrête de commettre des péchés ! Le Prophète répondit : Ô Khoubaïb ! A chaque péché, reviens vers Dieu. Il dit : Mais je le commettrais une autre fois ! Et le prophète de dire : Alors reviens à Dieu une fois de plus. Le compagnon dit alors : donc, c’est sans fin ? Le Prophète rétorqua : le Pardon de Dieu est plus ample que tes péchés Ô Khoubaïb ! »

Prendre connaissance des règles du jeûne

Comme toute prescription en islam, le jeûne comporte des règles, des obligations et des conditions de validité. L’intention ne suffit pas à elle seule. Elle ne dédouane pas le fidèle de prendre connaissance des exigences légales et spirituelles de cet acte d’adoration. La science n’est-elle pas le guide de l’action ! On ne peut adorer Dieu que par ce qu’Il nous a prescrit, et cela requiert une quête du savoir.

Cette science est à prendre chez les personnes habilitées à la délivrer : la jurisprudence chez les savants des sciences légales, et le sens, le secret et la raison de l’acte d’adoration, ainsi que la disposition du cœur et le comportement de l’âme de celui qui le pratique sont à chercher du côté de ceux qui ont été initiés aux choses de l’esprit, de préférence loin des livres.

L’imam al-Ghazali, conciliateur des deux registres, distingue trois niveaux dans le jeûne :

Le jeûne du commun des gens, le jeûne de l’élite et le jeûne des plus distingués parmi l’élite.

Pour ce qui est du jeûne du commun des gens, il ne concerne que les formes légales de la validité du jeûne sans considération du sens, des conséquences et des corollaires par rapport au jeûneur. Il consiste à s’abstenir de manger, de boire et d’avoir des rapports sexuels durant la journée.

Quant au jeûne de l’élite, il consiste à empêcher le regard, la langue, la main, le pied, l’ouïe, la vue et l’ensemble des membres de commettre des péchés.

Le jeûne des plus distingués parmi l’élite concerne, quant à lui, le cœur et ses aspirations. Le jeûneur ne prête plus attention aux basses pensées qui éloignent de Dieu. Ce degré de jeûne ne peut être assumé qu’après avoir vérifié les deux échelons précédents.


Texte inspiré du fascicule arabe portant le même titre : « Kayfa Nastaqbilou Ramadâne » rédigé par Youness Alaoui


Voir en ligne : http://www.psm-enligne.org

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